Pour me faire grandir en souffrances réelles et en plaisirs factices
Aux dés pipés d’avance, j’ai répondu par l’absence
Toujours un train de retard sur le planning du routard
Le chaud, le froid, ça crée tous les déséquilibres
La nuit, le jour, qu’est ce qui rend le plus libre ?
Les mots sont des pièges qui obligent au mutisme
Les miens sont sacrilèges par anticonformisme
On veut me faire oublier trente ans de mon passé
Puis encore vingt ans à se déstructurer
Pantin de l’Histoire aux superpouvoirs
En location illusoire
Ne me reste plus que ma vérité
Dans une liberté conditionnée
Dans un monde où le symbole fait loi
Ma physiologie n’y croit pas
S’y résoudre et c’est périr physiquement
S’y absoudre et c’est n’en sortir pareillement
Si la clef c’est l’Amour
Elle est enfermée à double tour
Et les voiles d’ombres et de lumière
Qui tour à tour la cache et la dévoile
Sont une pyrotechnie malicieuse
Qui poussent aux actions les plus vicieuses
Serons-nous livrés aux machines sans contrôle
Ou à nos propres chaînes de la Peur ?
Saurons-nous en rire sans être drôle
Et abolir tout jeu de rôle
Certes il est de grandes puissances
Qui ont leur morale
« Le problème avec la morale,
C’est que c’est toujours celle des autres... »
« Pour détruire un homme, il suffit de lui donner ce qu’il réclame ».
J’ai trop reçu. En objets.
Mais ce n’était pas l’objet.
Quand je réclamais de la normalité continue,
On ne pouvait me fournir qu’un ersatz de courte durée ;
Le temps de quelques scénettes aux anges les plus offrants
Et pour quel retour sur investissement ?
Quand on a soif de vérité,
Nul breuvage synthétique
Fusse t’il mérité
Ne peut nous abreuver
Que m’importent vos secrets
Puissantes entités masquées
Je ne fais point de politique
Et n’y peux rien si votre monde est tragique
Et si je suis aux prises
Avec l’algorithme implacable
D’une machine sans âme
Qu’on m'indique la sortie qui libèrera nos âmes.